Bayonne sans les fêtes... ?

Osons imaginer Bayonne sans les fêtes...

     Bayonne ("Baoina" prononcer Bayoune), ville basque à la confluence de la Nive et de l'Adour, est un port et un foyer actif de la région. L'occupation humaine sur le site remonte au Paléolithique Moyen.  La butte sur lequel Bayonne est fondée (quartier de la cathédrale) est presque isolée, car cernée à l’époque par les marécages de l’Adour. Le site est donc protégé des bêtes et des conflits de territoire. Au Ier siècle avant notre ère, la ville présentant un intérêt stratégique certain - le contrôle de la route vers la péninsule ibérique - est fortifiée. Erigé au IVe, un castrum du nom de Lapurdum donnera plus tard son nom à la province : le Labourd (Lapurdi en basque). Les Romains abandonnent la ville au tournant du Ve, elle passe rapidement sous l'égide des Vascons et du mélange entre le latin et le vascon naîtra le gascon.

 Imagination d'un vieux Bayonne.
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Xe : les Anglais prennent le contrôle de la Guyenne, ils créent l'entité régionale : le Labourd dont  Bayonne est la capitale. La ville s'enrichit alors grâce au quasi-monopole du transport vers l'Angleterre des vins de Bordeaux, du jambon et du pastel. Côté militaire, la ville n'est pas en reste avec ses chantiers navals.

1215 : la ville s'émancipe avec l'octroi d'une charte communale.

1451 : Bayonne est prise aux Anglais par Dunois. L'âge d'or de la ville s'achève avec la perte du commerce vers l'Angleterre. De plus, la modification du cours de l'Adour au Nord, ensable complètement le port.

Lors d'une promenade le long de la Nive, du côté de l'aviron bayonnais (club de rugby).
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1523 : la ville est assiégée par les Espagnols mais ne tombe pas.
Vers 1545 : des ingénieurs royaux font creuser un estuaire, ce qui dégage le port et fixe le lit de l'Adour. Pèche à la morue et à la baleine concours à la richesse retrouvée de la cité.
fin du XVe : des Juifs persécutés en Espagne et au Portugal se réfugient à Bayonne. Ils apportent avec eux un nouveau mets : le chocolat.
1565 : entrevue de Bayonne entre Catherine de Médicis et l'émissaire de Philippe II d'Espagne. Dans un contexte de guerre civile religieuse, Bayonne est pourtant épargnée, l'élite bourgeoise préférant maintenir l'unité et la prospérité. 


Connaissez-vous l'origine du mot "baïonnette" ?
     Bayonne bien sûr ! Au  cours du XVIIe des conflits émaillent les campagnes proches de la ville. Lors d'un affrontement avec des troupes fidèles au roi, les émeutiers n'ont plus de projectile. Dans le canon de leur mousquet, ils enfoncent alors le couteau de chasse traditionnel. Ainsi naissent les futures baïonnettes. 
Les mutins vaincus, S. Vauban est chargé de fortifier la ville, de façon à ce qu'elle soit imprenable de  l'extérieur comme de l'intérieur. Et puis, la citadelle surplombant le quartier remuant de Saint-Esprit rappelle la puissance du roi.

La Citadelle, qui abrite aujourd'hui un régiment de parachutistes.
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XVIIIe : second apogée de Bayonne avec la pèche à la morue de Terre Neuve, le commerce avec les Antilles françaises et hollandaises, et avec l'alliance avec l'Espagne qui permet le développement du commerce dans la péninsule.

1808 : le roi d'Espagne Charles IV est déposé par Napoléon. La Constitution de Bayonne devient la première constitution espagnole. La période impériale sonne le glas de la prospérité bayonnaise. Le déclin est profond et se prolonge jusqu'à l'après seconde guerre mondiale.

Depuis les années 1950 : l'ancien port de pèche devient port industriel. C'est le 9ème port de commerce de France, mais le trafic est en diminution depuis 5 ans. Les marchandises principales sont le bois, le souffre, les engrais, et les produits chimiques. 

Les tas de bois à droite sont ceux de la tempête Klaus de 2009, depuis cette période, régulièrement le bois des Landes est acheminé par bateau...
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 Outre les billes de bois, sur les rives de de l'Adour, ce qui se remarque c'est l'aciérie.



  Le Petit Bayonne
     C'est un quartier vivant, populaire et typique de Bayonne où l'activisme politique reste très présent. Sous le franquisme, pléthores d'Espagnols se sont réfugiés dans ce quartier. (voir photographies du précédent message concernant Bayonne et les fêtes)

 Le Grand Bayonne
      C'est l'ancien castrum romain. Rue du Port-Neuf, les maisons sont à arcades comme des pilotis au bord de l'ancien canal aujourd'hui comblé. Les maisons traditionnelles sont à pans de bois et leurs volets à persiennes peints en rouge, marron, vert ou bleu.

Rue Argenterie.
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Une rue perpendiculaire à la très belle rue d'Espagne.
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Cathédrale Sainte Marie ou pour les Bayonnais "Notre Dame de Bayonne" :
     Nous n'avons pas eu l'occasion d'y entrer, ni vraiment d'y approcher avec les fêtes et la foule. Quand nous y étions, c'était en soirée et donc les portes étaient closes. Mais j'avais de bons souvenirs d'enfance. A l'image de la fabuleuse histoire - pour un enfant - de l'anneau de salut. Proche des portes, subsiste encore en effet cet "anneau" de fer. Il accordait une protection totale vis à vis de la milice ("police") à tous les manants dans un rayon de 50 pas !

Cathédrale Sainte Marie (XIII-XVIe).
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     Nous nous sommes énormément promenées dans la ville qui transmet une bonne humeur agréable. A force de tourner en rond, je crois que peu de rues nous ont échappé ! Je garderai également en mémoire, la succulente glace pèche/melon d'un "vrai" glacier rue Port de Castets et dégustée sur le pont Marengo. Je retournerai avec envie à Bayonne.

A noter : ce n'est pas E. qui va me contredire, j'ai eu du mal à me faire aux tickets de bus locaux !!!

Une dernière photographie de Bayonne, prise du pont Saint-Esprit, juste après le dernier coup de feux d'artifice. Car imaginer Bayonne sans les fêtes, c'est juste impossible !
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E.M

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