Paul Bellamy, un maire de Nantes visionnaire.

     Chaque jour, des milliers de personnes empruntent le boulevard Paul Bellamy à Nantes. Mais qui connait vraiment celui qui a été maire de Nantes de 1910 à 1928 ? 

     Paul Bellamy naît à Brest en 1866 dans une famille qui s'installe dès 1870 à Nantes. Son père est greffier en chef du tribunal de Nantes. Le petit Paul fait ses études au lycée de Nantes (actuel lycée Clemenceau) puis des études de droit. Avocat, en 1892, il devient à son tour greffier en chef du tribunal. 

Paul Bellamy, l'homme le plus à droite, à côté du nantais et prix Nobel de la paix Aristide Briand.


     Son engagement politique l'entraine à gauche dans le sillage des radicaux-socialistes. Élu conseiller municipal en 1908, il devient premier adjoint de la municipalité dirigée par un autre nom connu à Nantes : Gabriel Guist'hau. Ce dernier démissionne en 1910 après son entrée au gouvernement. Paul Bellamy devient maire. En 1912, il est élu à son tour comme maire de Nantes.



Malgré l'opposition d'une partie de son conseil municipal, il fait l'acquisition pour la ville du parc de Procé, propriété à l'ouest en lisière du val de Chézine, et à la campagne.
"Il arrivera une époque où ce parc se trouvera en pleine ville et les Nantais d'alors nous seront reconnaissants de leur avoir ménagé le plaisir d'y passer d'agréables moments."
Aujourd'hui, le parc de Procé de Nantes c'est en effet 12 hectares en plein centre de la ville.


     Autre décision majeure : la création de l'Office public d’habitations à bon marché en 1913 (ancêtre des HLM). L'objectif est la lutte contre l'insalubrité des logements et la spéculation immobilière, encore une mesure visionnaire. 
"Actuellement, la plupart des ouvriers sont logés dans des taudis [...]. De telles logements sont condamnables au point de vue de l'hygiène."

      Pendant la première guerre mondiale, 10 000 Nantais sont mobilisés, le maire veille à ce que ses concitoyens ne subissent pas trop le conflit. Ainsi, des milliers de travailleurs étrangers sont appelés par la municipalité pour pallier le manque de main d’œuvre. Nantes accueille également des blessés et des troupes étrangères qui débarquent à Saint-Nazaire (tout de même 230 000 hommes). Enfin, Nantes se propose pour recevoir 30 000 à 40 000 réfugiés belges, alsaciens.... Marqué par le premier conflit mondial, il sera jusqu'à sa mort, le partisan d'une réconciliation avec l'Allemagne.


     Paul Bellamy est réélu en 1919, il devient également député de Loire-Inférieure en 1924 aux côtés du nantais prix Nobel de la paix Aristide Briand. Toutefois en 1928, face à de virulentes et basses attaques d'une union de la droite (droite classique et droite dite "ultra" : royaliste et/ou nationaliste à Nantes), le maire abandonne totalement la vie politique après sa défaite aux élections législatives. Il se retire et meurt à Cambo-les-Bains en 1930.


E.M

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