Petit écart de conduite en forme de billet d'humeur.

     Ce site n'a pas vocation à discuter de vie, d'orientation ou d'idéologies politiques, car c'est une facette privée des individus, une pensée intime qui ne regarde et n'intéresse généralement que chacun d'entre nous. Et puis, l'action vaut tellement mieux que de longs discours. 

     Le mot démocratie - malheureusement si souvent galvaudé et évoqué par ceux là même qui la maltraitent - permet néanmoins à chacun de s'exprimer librement qu'il en ait les compétences ou non comme ici dans mon cas. Elle permet également à chaque personne qu'elle soit homme ou femme ou d'un autre genre propre, qu'elle soit croyante, pratiquante, déiste, athée ou autres, qu'elle soit adolescente ou retraitée, qu'elle marche sur ses deux jambes ou se serve d'un fauteuil, qu'elle soit citoyenne ou qualifiée d'étrangère, qu'elle ait le baccalauréat ou pas ........ de prendre part à la vie de la collectivité que nous formons tous, les uns avec les autres. Prendre part à la vie en commun devrait alors signifier une collaboration de tous pour forger des lieux, des moments où chacun pourrait se sentir à sa place et à son aise.

      Une collaboration, une entente, une écoute, un respect de nos opinions et de nos actes, un amour fraternel de notre prochain devrait alors signifier que nous nous dirigeons tous vers "l'élaboration" d'un univers plus simple, plus doux, plus tendre, plus respectueux, plus compréhensible, plus emprunt d'empathie. Ils devraient signifier que les projets conçus en commun sont notamment destinés à ce que les plus fragilisés d'entre nous, c'est à dire nos alter ego se trouvant dans toutes sortes de difficultés (économiques, religieuses, administratives, de santé, personnelles ...) soient protégés par l'ensemble de la collectivité que nous formons. 


     Or malheureusement, en grandissant, tous les enfants font l'apprentissage du contraire. Ils apprennent que la race humaine va créer, contre tout entendement et toute logique pour son propre intérêt, des lieux d'exclusion, des instants d'agression, des lieux d'intolérance et des moments de violence envers des personnes ou des groupes. Par exemple, tous les enfants apprennent petit à petit  que le mot rentabilité prévaut de plus en plus sur celui de solidarité. Que la manière de gérer son individualité peut s'exercer au dépend d'une autre individualité. Et enfin qu'en démocratie finalement l'individu étiqueté comme "faible" n'a pas à freiner la réussite des autres.


     Ce site n'a pas vocation à discuter de vie, d'orientation et d'idéologie politique néanmoins il n'a pas non plus pour vocation de perpétuer les silences, les injustices, les intolérances, les atteintes à la dignité humaine. Ou du moins, son auteur (bibi !) tente d'agir au mieux pour le bien de ses contemporains afin de participer à la création de lieux, de moments agréables, doux et apaisants pour eux. Vous me direz, ce sont de grands mots, de vastes utopies. Peut-être et alors, si rien est tenté, les utopies resteront "inatteignables".... Bref.... La liberté dont nous jouissons dans certains pays nous autorise - voir nous encourage dans certains cas - à être aussi passif. Nos sociétés nous éduquent alors à la liberté individuelle de telle sorte que nous ne nous offusquons plus guère lorsque qu'une idée, une croyance, un groupe, ou autres à laquelle nous ne prenons pas part est opprimée. C'est l'autre et non pas "nous" en position d'agressé donc peut importe leur sort. Ce billet d'humeur n'est donc qu'une tentative modeste et ridicule à l'échelle d'une personne pour tendre vers cette utopie. Il se pose aussi comme un questionnement autour de l'incompréhension à propos de faits et de débats actuels. Et finalement plutôt que la passivité, mieux vaut-il peut-être sortir modestement de sa réserve dans une tribune offerte par ce support.

     Comment peut-on laisser apprendre aux enfants que l'amour peut être mauvais ? Comment peut-on continuer de brimer des personnes parce qu'elles aiment une personne plutôt qu'une autre ? Comment des individus peuvent-ils se sentir en droit de décider pour une personne de l'individu qu'il doit aimer et chérir et avec qui il doit vivre et partager des années de vie en commun ? Ne faut-il pas être sacrément prétentieux pour penser qu'on peut appliquer aux autres notre manière de vivre et de penser ? Pour être tout à fait limpide. Pourquoi tant et tant de violences verbales autour du futur projet de loi légalisant le mariage et éventuellement l'adoption pour tous ? La vie n'est pas pas assez prenante pour en plus faire de l’ingérence dans la vie des autres ?

    Je prétend que, le mot famille peut être conceptualisé par autrui de toutes les manières qu'il entend. Je m'engage à ce que ma conception de la famille, c'est à dire d'autant de personnes qui ont librement exprimée le souhait de vivre ensemble, n'aille pas à l'encontre de la conception de la famille d'autrui. Mais que dans le même temps, je n'encouragerai pas la stigmatisation et la diffusion d'une pensée n'admettant pas cette liberté d'action de tout à chacun. Je tenterai de ne pas "laisser faire" une personne émettant un jugement sur une autre personne. Ainsi, en tant qu'individu, il n'est pas honteux pour moi de soutenir le mariage pour tous, l'adoption pour tous et l'égalité de toutes les manières de vivre dans les seules limites du respect de l'autre. Une collectivité, un État n'a pas à décider comment chaque individu doit vivre, et avec qui. Moralement l’État ne devrait pas persister à nier le caractère égalitaire de tous les citoyens. Un État ne peut pas continuer à laisser croire qu'il existe des citoyens plus égaux que d'autres, qu'il existe des vies et des amours plus légitimes et acceptables que d'autres. Or ce n'est pas porter atteinte à autrui lorsque deux femmes qui s'aiment expriment le souhait de vivre ensemble et de se marier, de même quand un enfant grandit au sein d'une famille où il reçoit de l'attention, de l'écoute, de la tendresse bref de l'amour personne n'a à se sentir menacé quelque soit le caractère propre de Sa famille. Mais c'est une atteinte au respect de l'autre que de condamner leur façon de vivre. Que de laisser dire par exemple la seule et unique façon de constituer une famille et laisser faire sans réagir. Car en respectant l'autre, la pensée selon laquelle il peut vivre sa vie comme il l'entend devrait être des plus logiques et des plus répandues. Le contraire serait une forme d’oppression dont notre société devrait avoir honte.  


Pour conclure, ma démarche paraitra certainement maladroite voire choquante, toutefois c'est une liberté de parole et d'action dont je suis légitimement en droit d'exprimer malgré mon manque de "compétence". Prendre position c'est aussi se positionner comme en dehors du débat "pour ou contre" tout en réagissant lorsqu'une atteinte à l'individu est exercée d'un côté comme de l'autre. Ainsi, il n'est pas acceptable actuellement que des personnes qui aiment d'autres personnes soient qualifiées d'un panel divers et varié de "polygames, de pédophiles, d'animaux etc..." Il n'est pas acceptable que des personnes, qu'un Etat aient le pouvoir de définir autoritairement ce qu'une famille doit être. Il n'est pas acceptable qu'un individu soit stigmatisé pour une quelconque et soit disant "différence". Différent, nous le sommes tous ! Nous avons également de nombreuses ressemblances malgré notre caractère unique. Et ce n'est pas la tolérance qu'il faudrait apprendre à chaque enfant, car "tolérer" n'est pas une forme d'ouverture et de respect, c'est l'apprentissage de l'acceptation de l'autre dans tous les aspects de sa personne. 
Nos vies seraient grandement améliorées et "grandies" si nous apprenions chacun à être des alliés les uns avec les autres et non des adversaires ou des concurrents.

     Je vous remercie d'avoir lu ces lignes en espérant d'une part qu'elles ne présentaient pas trop de fautes d'orthographe et d'autre part que personne ne se sentira agressé par mes propos. Si tel est le cas, veuillez recevoir mes excuses les plus sincères. Dans tous les cas, n'hésitez pas à réagir à mes propos.

Épilogue : ces propos me sont venus après une énième déclaration d'un élu français déclarant qu'il refuserait le mariage pour tous dans sa commune (il existerait donc des élus qui n’agiraient qu'au nom des idées des citoyens l'ayant élu et non de tous ses administrés ???), après d'énièmes propos clairement homophobes qui sont étalés sur la place publique sans que cela ne choque personne et que son auteur ne soit condamné par la justice comme la loi le prévoit (et donc aussi des personnes au dessus des lois ???) et enfin après avoir visionné une vidéo sur laquelle je suis tombée par hasard et qui se situe dans un autre pays et avec une autre actualité. Là voici ci dessous dans un ton quelque peu différent ...



E.M

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