Chapitre 1 : Le Paléolithique de la Bretagne (7000 000 ans - 10 000 ans avant notre ère).


     En Bretagne, le Paléolithique est resté longtemps méconnu à cause de l'absence de grottes calcaires, de la rareté des gisements de silex et également du fait de la destruction des habitats en bordure des côtes due à la fonte des glaces. 

La période moustérienne : les plus vieux habitats connus

Deux "choppers".
      Les plus vieilles traces connus d'habitat sont des petits campements aménagés en bordure de côte à Carnac sur le site de Saint-Colomban. Les Hommes vivaient dans des abris naturels creusés par l'érosion dans les falaises. Les autres sites bretons d'habitat sont Tréguennec, Pléneuf (22), Saint-Suliac (35) etc... La trace la plus ancienne d'industries a été repérée dans la moyenne vallée de la Vilaine, dans une carrière de Saint-Malo-de-Phily. Les outils sans doute travaillés à partir de galets ou de petites plaques de grès (des racloirs, l'ancêtre du couteau, servant à débiter les viandes) y ont été trouvé.

     Le gisement du Mont-Dol en Ille et Vilaine mérite la qualification de site remarquable. Sur cet îlot, granitique dominant le marais, une carrière est découverte en 1872. D'énormes ossements sont déterrés, à l'époque, ils sont identifiés comme ceux d'une baleine. Il n'en est rien, une faune très riche gisait là : des rhinocéros, des mammouths, des loups, des rennes, des chevaux, des lions des cerfs et des lions sans oublier tous les petits rongeurs des steppes ! L'homme qui avait chassé tout ce gibier était sans nul doute le Néanderthal. Et que dire de l'abri de Goaréva sur l'île de Bréhat, une grande cabane actuellement recouvert par 4-6 m d'eau !


Le Paléolithique supérieur : un climat quasiment polaire !

     Les traces d'une occupation humaine côtières du Paléolithique supérieur sont encore à ce jour recherchées. Toutefois, des sites plus terrestres sont mis à jour comme celui de Plasenn-al-Lomm sur l'île de Bréhat. L'évolution notable : l'outillage s'affine, tels les choppers qui deviennent de petites lames affutées. De plus, la disposition des pierres sur le site laisse penser à des ultimes restes de calages de huttes en branchages. Il est possible qu'il y ait eu des grottes ornées en Bretagne mais elles ont probablement été détruites par la remontée des eaux après la fonte des glaces.

     Le département du Paléolithique supérieur en Bretagne, c'est incontestablement la Loire-Atlantique pour le nombre "d'industries à lamelles" retrouvées, presque toujours sur des buttes. L'occupation humaine, du fait de la rigueur du climat, s'est faite sans doute beaucoup plus épisodique car les populations ont du émigrer vers le sud.

Vers - 20 000 ans avant notre ère : campement de Plasenn-al-Lomm sur l'ïle de Bréhat, à l'époque rattachée au continent.

Pour aller plus loin :
BRIARD (J.), (dir.), Vol 1: Des mégalithes aux cathédrales, in, Histoire de la Bretagne et des pays celtiques, Morlaix, constamment réédité.
MINOIS (G.), Nouvelle histoire de la Bretagne, Paris, 1996.
MONNIER (J.L.), La Paléolithique de l'Ouest de la France (Massif Armoricain), Conférence de la S.A.H.P.L., Rennes, 05/03/1994. Lien pour le résumé de la conférence. Très intéressante et bien rédigée.

H.M

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