L'art naïf et la Bretagne

      L'art naïf est un mouvement pictural non-académique encore peu reconnu à sa juste valeur, même en Bretagne (malgré des ambassadeurs). Souvent autodidactes ou parfois dotés d'une solide formation artistique, ces peintres écoutent leurs émotions, laissent vagabonder leur imagination en se libérant des conventions. Si l'on pouvait attribuer aux artistes naïf la particularité d'être des peintres du rêve issu de la mémoire, il y avait fort à parier que la Bretagne recélerait, grâce à son patrimoine, ses traditions, bon nombre de créateurs.

La fabrication du cidre, L. Pouëdras, 1989.

      La liste des peintres naïfs et marin-pêcheurs serait longue à établir, on peut citer le costarmoricain Jean Lucas (1874-1941), marin tout d'abord, garçon de cirque, puis peintre. Il faudrait également y ajouter tous les amoureux de leur pays, des terres qui fleurent bon les embruns et la mer : L. Pouëdras, A. Salün, Y. Braz... . 


      Et que dire de ces femmes élevées dans la crainte que la mer ne leur prenne leur mari, leur enfant, ou leur père. Simone Le Moigne, sans révolte ni résignation se donne à la peinture pour y cacher ses secrets. Née en 1911 à Glomel (22), elle travaille dans la ferme de ses parents jusqu'à son mariage avec un sabotier. Devenu cuisinière à Paris, elle ne commencera la peinture qu'à l'âge de 58 ans.



      Enfin, si la Bretagne a livré ses propres peintres naïfs, elle en a attiré bien d'autres ; sur les pas de P. Gauguin ou de P. Sérusier, les naïfs ont cherché l'authenticité de ce pays.


Les bigoudens par Granick.


Pour aller plus loin :
ici, la galerie de l'artiste Granick.
DEVROYE-STILZ (A.), L'art naïf et la mer, in Armen, n° 113, juillet 2000.
HUGONOT (M.C.), La peinture naïve en France, un art vivant, Paris, 1981.

H.M

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