Détour par Saint-Avé

Détail du calvaire de la chapelle en face de l'hôtel de ville. Vue globale (ci-dessous).
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        A 4 km au nord de Vannes, Saint-Avé, ou Sant Teve en breton, compte 10.631 Avéens et Avéennes (Santtevead e brezhoneg !). C'est d'ailleurs la 50ème ville bretonne la plus peuplée en 2012 (Loire-Atlantique comprise). La commune dispose d'un environnement privilégié avec des bois (Kerozer de 24 Ha, La Goarnaie), 60 km de chemins de randonnées, des vallées... Son patrimoine est également intéressant puisque les premières traces d'une présence humaine à Saint Avé datent vraisemblablement du Néolithique. L'ère gauloise puis surtout romaine nous ont laissé bon nombre de vestiges à Saint-Avé avec notamment le camp gaulois retranché de « Castel Ker-nevé » bâti sur un promontoire, les restes de voies romaines reliant Darioritum (Vannes) aux autres cités d’Armorique (Corseul etc...) *, des vestiges d'une villae découverte en 1857 (mais aujourd'hui détruite), des tuiles et des pièces de monnaies.

* La voie romaine menant à Corseul est notamment visible sur la commune aux abords du village de Lesvellec.


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        Saint-Avé est envahie par les Bretons insulaires aux VIème et VIIème siècles comme nous le prouvent certains toponymes du quartier Nord-est : " Magouaire " et " Magouero " viennent du gallois Moger, « mur » (il s’applique à des constructions gallo-romaines trouvées en ruine par les Bretons à leur arrivée en Armorique). D'autres toponymes nous renseigne également sur la géographie ancienne de Saint-Avé : Lezelannec évoque la limite de la genêtière, Lescran le défrichement, Lesnéhué de nouveaux terrains mis en culture, et Trébrat l’existence de grande pâture. L’activité agricole est alors intensive et de nombreux moulins et minoteries jalonnent la campagne.


Au XVème siècle, plus de 40 familles nobles ont fait construire des manoirs et châteaux à St Avé afin d'être proches de la cour des Ducs de Bretagne quand elle se trouvait à Vannes. Le manoir du Kreisker date du XVème. A l'angle des bâtiments, une tour ronde coiffée d'un toit en poivrière abrite un pigeonnier, signe de la noblesse de son propriétaire. Un puits permettait aussi l'approvisionnement en eau.
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        Divisé autrefois en bourg d'en haut et bourg d'en bas, Saint-Avé était jusqu'à la Révolution, aussi répartie en plusieurs seigneuries, dont une, la principale, " Plaisance ", appartenait au duché de Bretagne. Si bien que deux ducs Jean V et surtout son fils François Ier y séjournèrent ; le second meurt d'ailleurs en 1450, dans son manoir de Plaisance (détruit au XVIIème). Pas moins de deux chapelles, quatre calvaires, une quinzaine de croix datant de la fin du Moyen Âge ou de l'époque moderne témoignent d'une ferveur religieuse chrétienne et parfois païenne à Saint-Avé.



Visages dans la pierre ... Socle du calvaire.
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        A la fin du XIXème siècle, un champ de manœuvre d'artillerie des régiments stationnés à Vannes, ainsi que l'hôpital psychiatrique de Lesvellec (1886) s'installent à Saint-Avé. La population augmente en conséquence de plus de 160 âmes, mais la croissance démographique la plus soutenue date et persiste depuis la fin du second conflit mondial. Saint-Avé est désormais en périphérie de la ville de Vannes.












" Porte aux hortensias en fleurs ".
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        La Chapelle Notre-Dame du Loc (XVème) avec son calvaire, son portail, son oculus, son enclos... . Pour la petite histoire, lors de mon passage à Saint-Avé, j'avais l'intention de visiter cette fameuse chapelle sauf qu'après une bonne journée de marche doublé d'un coup de barre, et sans indication contraire sur le terrain, je me suis bêtement trompé d'édifice (j'avais pourtant déjà écarté une autre église sur mon chemin !). Les photographies présentées sont donc celles de l'église "sans nom" proche de la mairie. Et je n'ai malheureusement pas eu le temps d'aller admirer plus de manoirs (Manoir de Tréviantec, le château de Beauregard lié au chouan Cadoudal ...) et autres constructions anciennes.










Pour aller plus loin :

ici, Le patrimoine archéologique de Saint-Avé, mairie de Saint-Avé. Consulté le 29.04.2015.
ici,  PERROTIN (A.), La briqueterie de Saint Avé, la renaissance d'un site industriel privé, mai 2013. Consulté le 01.05.2015. Sur le même thème : Mémoires de la briqueterie de Saint-Avé. in Ar Men, n°126, Janvier 2002.
GUILLO (P.), JEGAT (M.), Regards croisés sur le patrimoine de Saint-Avé, Vannes, 167 p, 2004.


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